Les sifflements ou les bourdonnements anormaux des oreilles s'appellent "acouphènes".
Bien que la plupart du temps les acouphènes soient sans gravité et liés à une maladie de l'oreille interne, ils sont parfois l'expression d'une maladie organique à éliminer obligatoirement par des explorations ORL et du nerf acoustique.
Les acouphènes s'accompagnent parfois d'autres symptômes otologiques comme surdité ou vertiges et s'intègrent ainsi dans le cadre de maladies comme la maladie vertigineuse de Ménière ou bien dans d'autres cadres de surdité.
Les surdités à l'origine des acouphènes sont d'étiologies diverses et en tout cas justiciables d'explorations oto-neurologiques ou d'imagerie.
Les acouphènes sont caratérisés par différents critères: objectifs ou subjectifs, leur intensité, leur caratère fréquentiel mais également leur pulsatilité et leur rythmicité.
Chaque critère peut avoir sa propre importance pour orienter le diagnostic.
Tout individu peut entendre des sifflements physiologiques dans le silence. C'est l'intensité anormale et la gêne qui qualifient ces sifflements d'acouphènes et conditionnent un traitement éventuel.
Un examen clinique exhaustif et un bilan audiométrique et d'impédancemètrie s'imposent devant tout acouphène. Ce bilan se complète suivant les premiers résultats de "PEA" (potentiels évoqués auditifs) ou de VNG (bilan de la fonction vestibulaire-organe de l'équilibre) et d' une IRM pour étudier le nerf acoustique et également le système neurologique central.
Les acouphènes pulsatils peuvent orienter vers une pathologie vasculaire. Ainsi une exploration par doppler des vaisseaux du cou fait partie du bilan des acouphènes.
Cette exploration peut se compléter d'angiographie numérisée cérébrale.
On traite les acouphènes gênants de l'oreille interne. Les pathologies organiques requièrent leur propre traitement.
On peut citer ci-dessous les étiologies otologiques les plus fréquentes:
- Surdité ou hypoacousie acquise.(traumatisme sonore, génétique, ototoxicité médicamenteuse, otospongiose,etc).
- Hydrops labyrinthique ou maladie de Ménière.
- Fistule labyrinthique.
- Neurinome de l'acoustique.
- Tumeur glomique.
- Otite.
- Bouchon de cérumen.
- Dysfonction de la trompe d'Eustache.
Nous pouvons citer les étiologies organiques non otologiques suivant:
- Maladie myélo-dégénérative comme la sclérose en plaque.
- Malformation artério-veineuse cérébrale MAV ou fistule artério-veineuse.
- Tumeur cérébrale.
- Souffle vasculaire cervicale ou sténose carotidienne ou de l'artère vertébrale.
- Maladies neurologiques.
- Hypertension ou poussées d'hypertension artérielle.
Le traitement des acouphènes otologiques n'est pas toujours très facile et une prise en charge globale avec un suivi sont nécessaires.
Pour citer, on peut utiliser des traitements médicamenteux (oxygénateur tissulaire, vasodilatateur pour la micro-circulation , antiépileptique ou des agonistes dopaminergiques et anxiolytiques), des traitements d'habituation (électro-stimulation, mésothérapie) ou des prothèses masqueurs d'acouphènes encore plus controversés.
Il existe une multitude d'autres traitements (Laser, Yoga,Relaxation etc).
Un principe: ne jamais ignorer ou minimiser les acouphènes qui doivent toujours donner lieu à un bilan ORL.
Une règle : traiter les acouphènes gênants après un bilan exhaustif.